Watchmen

Parmi les incontournables quand on s'intéresse à la bande dessiné, on trouve Watchmen. Ce chef d'oeuvre d'Alan Moore et Dave Gibbons, jouit d'une grande notoriété.

En confiant la réalisation de Watchmen à Alan Moore, DC Comics souhaitait reprendre d'anciens personnages tombés en désuétude depuis leur parution chez Charlton Comics.

Cette oeuvre, conçu comme une mini série en 12 épisodes, parus entre 1987 et 1988, fut ensuite regroupé dans un volume unique pour créer un Roman graphique. Très vite, le succès est total, le public est au rendez vous et la critique ne tarit pas d'éloge. Les prix prestigieux se sont accumulés: première BD a obtenir un prix Hugo en 1988, primé à Angoulême en 1989 dans la catégorie du meilleur album étranger, cité par le Time comme un des 100 meilleurs romans de langue anglaise de son siècle.

Le scénario reste ancré dans une époque, et tout son contexte: la période de la guerre froide. Une apparente simplicité de l'histoire cache en fait une étonnante complexité. On peut ainsi trouver dans Watchmen, un intérêt autant historique, philosophique, social, psychologique, théologique, scientifique,...

On part ici d'une évènement simple: l'apparition par accident d'une homme ayant des super pouvoir. Pour autant, Watchmen n'est pas une histoire de super héros de plus. On y retrouve néanmoins tous les codes du super héros, que se soit les super pouvoirs, les costumes hauts en couleur, la technologie en avance sur son temps (les gadgets, et surtout le véhicule de hibou), les super méchants (Moloch), les équipes de héros, et même l'accolyte (le hibou est le deuxième du nom et a été formé par son prédécesseur). Les fameux héros sont tout de même la proie de défauts plus ou moins flagrants, à l'image d'Ozymandias ayant un égau démesuré, ou de Rorschach qui adotpe un masque rappelant le célèbre test psychologique. Ce masque a aussi la particularité de changer constamment de motif lorsque son porteur de déplace. Chaque personnage possède donc une psyché complexe, et leurs relations le sont tout autant.

Le docteur Manhattan, qui est le seul personnage ayant des pouvoirs, est si puissant qu'il amène naturellement une réflexion sur le concept de déité. De façon plus concrète, il bouleverse aussi la politique, et l'équilibre mondial, que ce soit en tant qu'arme de dissuasion (dans le concept de guerre froide, son pseudonyme rappelle le projet qui conçu l'arme atomique), ou de répression (qui permit de remporter la guerre du Vietnam).

Le comics est construit en chapitres qui comprennent chacun des éléments di

vers ajoutant de l'intérêt à l'histoire. Un extrait des mémoires de Hollis Mason, l'ancien Hibou, est publié dans le premier chapitre. On peut également trouver des faux extraits de presse (le New Frontiersman), ou des dossiers secrets (de Veidt Industies),...

De plus, l'histoire est raconté en même temps qu'une histoire de pirates, "Les contes du vaisseau noir", qui est en fait le comics que lit un des personnages secondaire. Cette histoire dans l'histoire a elle aussi fait l'objet d'une adaptation, mais sous la forme d'un dessin animé.

Le développement des personnages de second plan donne ici un écho à l'histoire à travers l'homme de la rue et contribue à humaniser les héros. Ils sont aussi une preuve du travail de fond effectué par le scénariste Alan Moore. Ce dernier a fournit un énorme travail de recherche afin d'étoffer et d'appuyer le développement de l'histoire. Par exemple, lorsque le docteur Manhattan discute avec le Spectre Soyeux sur Mars, un plan large nous montre qu'ils se trouvent dans une série de cratères représentants un smiley, symbole récurent depuis le début de l'histoire. Il ne s'agit pas içi d'une invention de la part de Moore, mais d'une représentation fidèle de la géographie Martienne grâce à des photographie trouvées à la bibliothèque.